Pourquoi manifester?
Aujourd’hui, l’humanité fait face à la pire crise de son histoire, un cataclysme climatique qui risque d’éradiquer la quasi-totalité des espèces sur terre, incluant la nôtre si nous ne faisons rien. Pour agir devant cet enjeu sans précédent, nous, étudiants du Cégep de Trois-Rivières, avons décidé de suspendre nos cours le 23 septembre en après-midi pour aller manifester comme le feront plusieurs autres écoles à travers le Québec. C’est bien beau brandir des pancartes et crier des slogans, mais est-ce que ça a vraiment un impact? Bien que les manifestations à elles seules ne soient pas suffisantes pour éliminer toutes nos émissions de GES, je suis convaincue que ces marches constituent le meilleur chemin vers un mode de vie écoresponsable et vers une conscientisation à plus large échelle.
Par ces mobilisations, nous faisons comprendre la gravité de la crise climatique à tous les gens qui nous ignorent et qui nous jugent dès que nous parlons d’écologie. Si ce n’était des efforts de sensibilisation menés par nombre de scientifiques, de groupes environnementaux et de médias, personne ne saurait que notre planète est en danger ni n’agirait en conséquence. De plus, les gouvernements ne se préoccuperaient probablement pas autant des enjeux climatiques si ce n’était des manifestations et des grèves qui s’organisent dans les quatre coins du monde.
En effet, qui ne se souvient pas de la grande marche pour le climat de septembre 2019 où près de 500 000 personnes, dont plus de 4 000 ici à Trois-Rivières, se sont levées pour revendiquer leur droit à un avenir plus sain? Cette journée fut un symbole fort, une preuve concrète que la population exige des changements importants. Progressivement, ces événements changent les mentalités et, de ce fait, changent le monde.
C’est en joignant nos voix que nous arrivons à porter nos messages plus loin et à transcender les frontières sociales. Seuls, il est impossible de convaincre une ville entière, mais ensemble, nous pouvons convaincre toute la province. En répétant ces manifestations, année après année, nous prouvons que la protection de l’environnement n’est pas qu’une mode éphémère, mais un besoin primaire.
Nous avons besoin d’air sain, d’eau potable, de nourriture, d’une température adéquate et de sécurité par rapport aux catastrophes naturelles. Personne ne devrait avoir le droit de nous retirer le moindre de ces droits fondamentaux. Pourtant, on continue de laisser les pollueurs polluer comme si de rien n’était. On sait qu’à cause des changements climatiques, la plupart des espèces vivantes sont éteintes ou en voie d’extinction et que beaucoup plus de gens souffrent de faim et de soif sur notre planète. On sait que si aucune mesure drastique n’est entreprise, nous serons les prochains. Pourtant, on continue de faire comme si de rien n’était.
Nous devons tous agir. Nous devons faire comprendre à tout le monde, autant aux politiciens et aux grandes fortunes qu’à la population en générale, que notre mode de vie actuel est voué au pire échec de l’histoire de l’humanité. Nous devons nous défaire de nos mauvaises habitudes même si cela peut s’avérer difficile, parce que notre survie et celles des générations futures en dépend. En ce sens, je crois que les manifestations représentent une source d’inspiration et de motivation assez puissante pour nous encourager à passer à l’action.
Il n’y a pas de planète B : si nous échouons, nous n’aurons pas une deuxième chance. La partie se joue maintenant sans possibilité de reprises, de prolongations ou de revanches. Nous devons tout donner maintenant, car nous ne pouvons nous permettre de perdre alors que les enjeux sont si importants.
C’est pourquoi j’invite sincèrement tous ceux et toutes celles qui croient au droit à l’eau potable, à la sécurité alimentaire et à la santé à se joindre en grand nombre à notre manifestation pour notre précieux climat. Ensemble, nous pouvons changer le système.
La marche mondiale pour le climat se déroulera le 23 septembre à 13 h dans plusieurs villes du Québec en même temps. À Trois-Rivières, la marche débutera officiellement à 13h à l’UQTR, aux Cubes, mais une délégation partira du pavillon des Humanités (porte 6, face à la rue Marguerite-Bourgeoys) pour se rendre à l’UQTR. La manifestation à Trois-Rivières est une collaboration de la coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), du Syndicat des professeurs et des professeures du Cégep de Trois-Rivières, de l’Association générale des étudiants du Cégep de Trois-Rivières (AGECTR), de l’association UniVert de l’UQTR, de Mères au Front – Mauricie, de la Coalition des Forces Sociales (ROEPAM) et du Comité de Solidarité de Trois-Rivières.
Daphnée Blais, v.-p. aux affaires environnementales, AGECTR