Vive les coupes menstruelles!

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L’association générale des étudiants du Cégep de Trois-Rivières (AGECTR) a repris sa distribution de coupes menstruelles gratuites à tou.te.s ses étudiant.e.s. Initié il y a deux ans par Justine Viviers, v.-p. aux affaires environnementales de l’époque, ce projet représente une première au Québec. Il a été applaudi par plusieurs médias tels que Radio-Canada, Le Nouvelliste et La Gazette et grandement apprécié par la communauté étudiante.

La coupe menstruelle, étant réutilisable, représente une alternative plus écologique et plus économique aux produits menstruels jetables comme les tampons et les serviettes sanitaires. De plus, cette option écoresponsable est tout aussi, sinon plus, sécuritaire que les tampons et peut être portée sans risque pendant 12 h. Elle ne cause pas d’inconfort et ne présente aucun inconvénient majeur outre le fait de devoir la rincer entre chaque utilisation. Grâce à cette distribution, plus d’étudiant.e.s osent essayer la coupe menstruelle et moins de déchets sont jetés chaque mois. Mieux encore, ce projet permet de lutter contre la précarité menstruelle et de combattre les tabous entourant les règles.

Tout d’abord, il faut savoir qu’un produit menstruel jetable contient du plastique ainsi que jusqu’à une trentaine de produits chimiques différent. Lorsqu’elles se retrouvent dans la nature ou dans les dépotoirs, ces substances peuvent mettre jusqu’à 500 ans pour se dégrader. Durant des centenaires, celles-ci s’infiltreront dans les sols et les océans, entraveront la digestion d’animaux vulnérables, remonteront la chaîne alimentaire jusqu’à nous, retourneront dans les sols et les océans et poursuivront ce cycle jusqu’à leur fin de vie. Considérant que des millions de femmes canadiennes ont leurs règles pendant environ cinq jours par mois, on parle de centaines de millions de serviettes et de tampons jetés chaque année, sans compter les innombrables emballages en plastique qui viennent avec. Heureusement, les coupes menstruelles permettent d’enlever un poids énorme sur les épaules de nos dépotoirs surchargés, puisqu’elles peuvent être réutilisées sur une période de 2 à 5 ans.

Ensuite, même si la coupe est plus dispendieuse à l’achat que les produits jetables (40$ contre 0,25$), son coût est rapidement absorbé par sa réutilisation, puisqu’on estime que ces derniers coûteraient en moyenne environ 80$ par année. Pour de nombreuses femmes en difficulté financière, cette dépense peut considérer un lourd fardeau économique, au point où plusieurs doivent parfois choisir entre acheter des produits menstruels ou d’autres articles essentiels. Dans cette situation gênante, ces personnes sont contraintes de se protéger avec du papier de toilette et/ou de porter leurs serviettes ou tampons plus longtemps que recommander, au péril de leur santé. Au Canada, un sondage a révélé qu’environ 25% des femmes menstruées auraient vécu de la précarité menstruelle en 2018 (Hill+Knowlton Strategies et Plan International, 2018). Avec la hausse disproportionnée du coût de la vie des dernières années, il est fort probable que ce chiffre ait fortement augmenté, privant davantage de personnes d’un bien essentiel qui, pourtant, devrait être accessible à toutes celles qui en ont besoin.

Enfin, distribuer des produits menstruels et publiciser ce service permet de normaliser les menstruations. Encore aujourd’hui, trop de femmes ont honte d’avoir leurs règles. Cela les pousse à cacher leurs produits menstruels lorsqu’elles vont aux toilettes, à faire semblant de ne pas avoir de crampes menstruelles malgré la douleur et même, pour celles en situation de précarité menstruelle, à éviter les lieux publics par craintes que des fuites soient apparentes. Ce n’est pas normal qu’un phénomène biologique naturel et essentiel à la vie soit source d’autant de censures. Ce flux sanguin est un signe que le système reproducteur fonctionne normalement. Personne ne devrait se sentir mal à l’aise d’avoir un corps en santé. Il serait temps d’arrêter de faire tout un cas de cet événement mensuel et de briser ces tabous inutiles.

Bref, pour celles qui veulent aider l’environnement et/ou avoir un coup de pouce financier, je vous invite à venir vous procurer gratuitement une coupe menstruelle au local HA-1052 (local des livres usagés) et à encourager vos amies à faire de même. Vive les coupes menstruelles!

Daphnée Blais, v.-p. aux affaires environnementales de l’AGECTR

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