(Image de OXFAM France : https://www.oxfamfrance.org/agir-oxfam/fast-fashion-et-slow-fashion-impacts-definitions/ )
Le marché du textile est l’une des industries causant le plus de conséquences socio environnementales au monde. Le secteur de la mode compte parmi ceux qui ont les plus importantes répercussions sur les changements climatiques.
Définitions de la fast fashion :
- 1 : La fast fashion (mode rapide) désigne une mouvance de marques qui produisent des vêtements très vite, très souvent, et pour pas cher. Une compagnie de fast fashion peut sortir jusqu’à 36 collections par année, contre quatre pour une marque de mode classique. Cette vitesse de production est décriée pour ses nombreuses conséquences sociales et environnementales.[1]
- 2 : La fast fashion est effectivement un processus de production rapide de vêtements inspirés des collections des défilés, produits à un très faible coût, et vendus en grande quantité en ligne, et en magasins partout dans le monde. C’est une définition, soit.[2]
Pourquoi les collections changent-elles aussi rapidement ?
Depuis les trente dernières années, notre façon de concevoir les vêtements a changé. Avant, l’humain s’habillait en général selon les saisons (ex: shorts et camisoles en été et gros chandail et jogging en hiver). Donc, les entreprises sortaient environ quatre collections par an. De nos jours, les gens commencent à s’intéresser à la mode de plus en plus et veulent rester à jour au niveau des tendances. Ces dernières changent de manière extrêmement rapide, donc on crée de nouvelles collections et on achète davantage pour rester en accord avec eux, ce qui fait que les taux de ventes et de création de vêtements sont en hausse.
Les conséquences de la fast fashion…
Néfaste pour l’environnement
Apparue vers la fin des années 90, la fast fashion, aussi appelée « mode éphémère », contribue énormément à la pollution de notre planète. En effet, l’industrie de la mode compte parmi celles qui ont le plus grand impact sur les changements climatiques. Elle émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre dans le monde avec plus de 130 milliards de vêtements vendus chaque année avec une durée de vie limitée.[3] En plus de ça, ce marché, basé sur l’hyperconsommation, est à la troisième place des industries qui consomment le plus d’eau, après celle du blé et du riz. Il faut 10 000 L d’eau pour fabriquer une seule paire de jeans ![4] Ils existent trois sortes de fibres utiles à la confection des vêtements : les fibres naturelles (ex: le coton), les fibres artificielles, qui sont à la base des fibres naturelles qui ont chimiquement été modifiées (ex: le modal, le lyocell ou la viscose). Pour finir, les plus polluantes et les plus produites : les fibres synthétiques (ex: le polyester). Ce sont les plus produites, car leurs propriétés sont très variées et leur coût de production est plus faible. Elles représentent également la sorte de fibre qui constitue 70% de nos habits. Le polyester, textile très répandu, est créé à partir de pétrole. Il en faut en moyenne 1,5 kg pour faire 1 kg de polyester.[5] Les substances chimiques utilisées pour celui-ci sont toxiques et participent à la pollution de l’eau, des sols et de l’air. Ce n’est pas fini ! En plus d’être issu d’un mode de création ultra polluant, le polyester se dégrade toute sa vie et libère des microplastiques dans nos océans. 50 000 tonnes de ceux-ci sont libérées par nos machines à laver chaque année, ce qui correspond à 50 milliards de bouteilles d’eau en plastique.[6] La pollution liée au transport des vêtements produit également beaucoup de CO2. Une paire de jeans peut parfois parcourir jusqu’à 65 000 km avant d’être vendue. D’autant plus qu’avec la vitesse à laquelle on change nos vêtements pour suivre les tendances, il y a eu une augmentation au niveau du transport et donc on pollue plus.
Une exploitation de la main d’œuvre humaine
Les entreprises veulent avoir le plus de rendement possible et donc vont produire dans des pays où les salaires sont plus bas et où les conditions de travail sont déplorables. Les entreprises visent toujours ce qui coûte le moins cher, au détriment des employés et de leur sécurité. Elles veulent faire baisser les prix de leurs vêtements afin d’éviter la concurrence. Pour cela, elles vont se tourner vers des pays comme l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh, où la production coûte moins cher. Ce sont souvent des enfants qui vont y travailler, car les normes de sécurité sont plus faibles dans ces pays. Les petites mains qu’ont les enfants les rendent plus habiles dans l’exécution de tâches délicates, comme la couture ou la cueillette du coton. Ce qui n’est pas à l’avantage de l’arrêt du travail infantile. De plus, les employés travaillent dans des conditions affreuses et dangereuses, à extrêmement faibles salaires. Au Bangladesh, le salaire d’un travailleur dans le textile est le plus bas au monde, soit 0,3 dollar de l’heure.[7] Ce qui n’est pas assez pour être capable de subvenir à ses besoins. En 2021, 160 millions d’enfants sont toujours engagés dans des activités qui les privent de leurs droits à l’éducation, aux soins, à l’alimentation et, plus généralement, de leur droit d’être des enfants.[8] Au Bangladesh encore, une usine de textile s’est effondrée et a causé plus de 1130 morts et 2000 blessés. Les industries de mode éphémère ont en place des normes sanitaires minimes, voire inexistantes, pour baisser leurs coûts de production.[9]
Comment contrer la fast fashion ?
Ne pas soutenir les grandes compagnies, en boycottant leurs boutiques… Acheter en friperie à la place et recycler ses anciens vêtements… En plus, il y a plein d’avantages à acheter dans les friperies. Les vêtements qu’on y retrouve sont des habits de deuxième main, souvent donnés par la communauté et qui sont accumulés par des associations comme la Société Saint-Vincent de Paul, les Artisans de Paix, le Village des Valeurs, etc… compagnies et organismes qu’on retrouve ici à Trois-Rivières ! L’avantage, c’est que c’est moins cher, plus original (car on y trouve rarement deux fois le même morceau) et qu’il y a beaucoup plus de diversité dans ce que tu peux trouver comme vêtements. De plus, en achetant des fripes, tu supportes majoritairement des entreprises locales ! Justement, un de nos étudiants, Tristan Beaupré (étudiant en Arts, lettres et communication option Théâtre et créations médias), a parti sa propre marque locale et indépendante de vêtements. Son nom est Ashes Cendres et ses créations sont majoritairement faites à partir de matériaux recyclés ! Tristan transforme à la main de manière originale des vêtements qu’il trouve en friperie, il offre des collections où chaque vêtement est unique. Son slogan est « l’art d’être différent ». Un de ses buts est de freiner la fast fashion. En revanche, son intention première est de créer quelque chose qui sort de l’ordinaire. Quelque chose qui permettra aux gens de se découvrir à travers les vêtements qu’ils portent et de développer leur propre style, de se démarquer des autres ! Cela fait maintenant deux ans que Tristan a commencé ce projet. Sa première collection a vu le jour en février 2022 et il va bientôt nous faire part d’une deuxième collection, restez à l’affut ! Vous pouvez le retrouver sur Instagram pour en savoir plus : @ashes_cendres . Supporter les petites entreprises locales est une belle façon de ralentir la mode rapide.
Bref, la fast fashion c’est nocif pour la Terre et pour nous. Pourquoi ne pas la contrer ?
Texte : Aurélie Roberge
[1] https://www.wedressfair.fr/blog/c-est-quoi-la-fast-fashion
[2] https://rebellion.global/fr/blog/2021/07/26/fast-fashion/
[3] https://www.oxfamfrance.org/agir-oxfam/fast-fashion-et-slow-fashion-impacts-definitions/#:~:text=Qu’est%2Dce%20que%20la,renouvellement%20ultra%2Drapide%20des%20collections
[4] https://helloplanet.tv/actualites/la-fast-fashion-un-impact-colossal-pour-la-planete/
[5] https://www.parapotes.com/fibres-synthetiques/#:~:text=Les%20fibres%20artificielles%20qui%20sont,synth%C3%A9tiques%20selon%20un%20proc%C3%A9d%C3%A9%20chimique
[6] https://helloplanet.tv/actualites/la-fast-fashion-un-impact-colossal-pour-la-planete/
[7] https://www.bienoubien.com/guide/fast-fashion-conditions-sociales-catastrophiques
[8] https://www.humanium.org/fr/les-effets-nefastes-de-la-fast-fashion-sur-les-droits-de-lenfant/
[9] https://www.bienoubien.com/guide/fast-fashion-conditions-sociales-catastrophiques