Un être vivant doit interagir adéquatement avec son environnement s’il espère y prospérer, et pour ce faire, le corps comme l’esprit doivent être en communion avec l’entourage afin de participer au développement de la réalité homéostatique. L’apprentissage de l’humain s’effectue par conditionnement à la suite de différentes expériences qui personnalisent ce parcours, car le contrôle de soi est presque illusoire en certaines circonstances; la liberté d’action est parfois entravée par un choix de réaction limité. La perception des stimulus par les sens précède leur interprétation, ce qui détermine les émotions éclairant l’état intérieur de l’individu.
Les émotions sont ainsi le langage naturel de notre corps pour le guider. Cependant, elles ne dictent pas les solutions aux apparents besoins, puisque certains sentiments ne sont que caprices d’inconfort qui méritent un apprentissage pour en rectifier la manifestation. Les avancées en psychologie cumulées à la capacité de raisonner sur sa propre vie, par l’introspection et l’analyse critique, permettent la modification du comportement, et donc une variation des paramètres, ce qui favorise une expérience alternative. La compréhension de soi est ainsi accessible en intellectualisant l’émotivité, ce qui ne veut pas dire pour autant d’éviter de la vivre, mais seulement d’en prendre une certaine distance, afin de prévoir un peu la direction que fait emprunter les impulsions. La réalisation des causes, par le développement de la sensibilité et une prise de distance suffisante, permet la modification des états, qui ne sont jamais définitifs.
L’extériorisation d’un état par sa verbalisation l’officialise, étant donné sa révélation (c’est d’ailleurs pour cette liberté salvatrice que j’aime autant écrire), la communication des expressions mérite ainsi une attention particulière pour demeurer maître de sa trame narrative. Toute cette démarche sert à se délivrer des affects, pour atteindre une cohérence avec l’identité espérée, en n’exprimant que les états en accord à cette dernière.
Tous ne vivent pas les émotions de la même façon, mais puisqu’elles transmettent une parcelle de vérité, leur signification est d’une précieuse universalité. Les sentiments sont donc un moyen de communication, et traduisent bien souvent la situation dans laquelle se trouve l’individu.
Ne pas les écouter signifie
l’acceptation de naviguer dans le noir,
alors que la tempête s’écrit
ô rage de vivre!
L.
