Par Camille Bellefeuille
Cesse de crier un instant,
Écoute ceux qui murmurent,
La vérité de leurs mots transperçant
De douleur, de colère et de haine ton armure
Leurs phrases renferment tes secrets,
Ceux que tu ne veux pas entendre
Leur parler trop indiscret
Ne laisse de te façade que des cendres
Tes illusions s’ébranlent et s’effondrent,
Dernière barrière entre ta lumière et l’ombre
Tu te bas pour te sortir des décombres
Mais tu ne peux que te morfondre
Ce qu’il reste de toi est blême et fragile
De ton tout il ne reste presque plus rien
Ton espoir est éphémère et volatile
Tu trembles face à ce que tu deviens
Une toile dénuée de ses couleurs,
Un livre privé de ses mots,
Une foule dépouillée de sa clameur
Un squelette dépossédé de ses os
Tes repères, ta vie s’envolent,
Comme un rêve qui s’étiole
Et la force assourdissante de ton silence soudain
N’a d’égal que le fracas violent de ton chagrin
Qu’y a-t-il derrière tes paupières closes,
Alors que ton monde meurt de sa nécrose?
Me vois-tu, seule, debout, dans le noir,
Alors qu’en toi j’ai cessé de croire?
Vois-tu, pâle, froide et inébranlable,
Une glace qui devant toi se dresse,
Te renvoyant le reflet coupable
De ta propre maladresse?
Dans ta recherche du bonheur, tu t’es fait la maîtresse
Du faux et du mensonge, courtisanne de la tromperie,
Ce sont maintenant tes yeux qui te toisent, ébahis,
Et sur ta rétine se dessine la tristesse
Côte à côte, main dans la main,
Nos regards se trouvent, s’embrassent
Nos corps sont saisis de cette même faim,
Celle de voir enfin la vérité en face
Nos visages se superposent et s’assemblent,
Nos corps se touchent et fusionnent,
Nos larmes chaudes coulent ensemble
Et nos mains essuient les joues d’une seule et même personne.