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Par Augustin Lévesque-Mongrain
La Mer Aral est une mer située entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan. Elle était reconnue à travers le globe comme étant le quatrième lac le plus grand de la planète avant les années 1960. Son nom porte à confusion, mais cette étendue d’eau est un lac et non une mer. Le lac vit depuis plus d’une cinquantaine d’années un dessèchement progressif. La cause est simple, c’est l’humain. Tout commence dans les années 1960, les soviétiques ont décidé de cultiver les terres désertiques du Kazakhstan (l’URSS était en possession du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan à cette époque). Pour arriver à leurs fins, les soviétiques ont détourné les fleuves Syr-Daria et Amou-Daria. Ces deux fleuves étaient les approvisionneurs naturels du lac. De ce fait, ils ont pu irriguer les terres infertiles et y faire pousser notamment, du coton. Cela a eu plusieurs répercussions négatives sur la région.
Le niveau d’eau du lac a considérablement baissé en quelques années. Le lac, qui était déjà très salé, a vu sa quantité de sel drastiquement augmenter à cause du dessèchement. Intimement liée au taux de salinité de l’eau, la quantité de poisson disponible pour la pêche a chuté. Les espèces de poisson qui étaient propres à la région sont aujourd’hui toutes éteintes. À cela, il faut rajouter les rejets de pesticides et d’engrais venant de l’agriculture avoisinante. Ce mauvais traitement envers le lac a tué les poissons, mais aussi l’industrie de la pêche. En effet, les pêcheurs de la région ont vu leur récolte de poisson diminuer au fil des années. Le poisson n’est plus aussi accessible qu’avant. C’est la même chose pour les ports, ils sont désormais à quelques kilomètres de la rive donc, il y a un réel impact au niveau économique.
La mer d’Aral, c’est un scénario qui se passe un peu partout à travers le globe depuis quelques années dans les régions sèches. Ces grands bassins d’eau perdent du galon au fil des ans. Les effets du réchauffement climatique se font ressentir au même prix que les mauvaises décisions faites par les gouvernements en ce qui concerne la gestion de ces étendues d’eau. Certes, l’erreur est humaine mais elle peut être évitée avec de meilleures décisions. Prenons exemple sur le gouvernement du Kazakhstan, qui, en 2005, a investi dans la restauration du lac et, les résultats ont été concluants. Le niveau de l’eau a remonté, le taux de salinité a descendu et la biodiversité a lentement repris du poil de la bête. Il y a de l’espoir pour cette région du globe. De bonnes décisions politiques peuvent grandement aider. Il suffit de mettre l’économie au service de l’environnement et ainsi, les étendues d’eau comme la Mer d’Aral cesseront de disparaitre avec leur biodiversité, qui est si importante pour la planète. Il y aura une cohabitation saine entre l’économie et l’environnement ce qui sera bénéfique pour tous.