Par Thomas Lefebvre
Pourquoi écrire maintenant sur un album produit en 2016 ? Peut-être parce que je pense que le groupe – et les gens qui l’incarnent – mérite de faire couler de l’encre, une fois de plus. En effet, Architecture Of Chaos, diffusé sur le net en 2017, s’est déjà taillé une place à l’international et donc mieux vaut tard que jamais en ce qui concerne l’écriture d’un compte-rendu musical, surtout quand on regarde ce qu’ils apportent à la scène alternative trifluvienne. D’abord né de Satanic Glue Sniffers, un groupe aux influences death et trash metal – qui ne se prenait d’ailleurs pas très au sérieux – Satanic continue dans la même voie musicale, à la différence d’adopter désormais une attitude plus posée, sobre, mature. 8 chansons qui totalisent 40 minutes 19 secondes d’enregistrement. Le style métal est respecté par l’agressivité instrumentale et vocale ( distorsions de la guitare, de la voix, séquences de basse isolées à plusieurs reprises – un ensemble qui rappelle dans une certaine mesure Megadeth )
Ceci dit, bien qu’avec un son relativement classique en son genre, je trouve qu’Architecture of Chaos se distingue par les thèmes abordés, mis justement en valeur par la couverture de l’album. En effet, on y parle de chaos, de mal, de contrôle par nos élites – pas en prose – mais avec une plume radicale sans pour autant offensante. L’idée est de montrer l’insatisfaction face à une société déconnectée de la réalité (notamment par la technologie, ironie prévisible…) Suite à ma rencontre avec Guillaume, le chanteur et guitariste de Satanic, j’en comprends que l’enregistrement est d’une part à but critique, en prônant une forme d’anti conformisme, mais d’autre part rappelons que les musiciens du groupe sont pères, travailleurs et individus très engagés dans la scène alternative trifluvienne (par la promotion d’évènements via SPM productions) Rappelons-donc que la promotion du chaos, de Satan, de la violence, est surtout un moyen cathartique et si le son d’Architecture of chaos «n’est assez méchant» pour certains , je me demande jusqu’où peut-on aller?
