Entrevue par Augustin Levesque-Mongrain et Olivier Leblanc-Beaudry
Augustin Levesque-Mongrain : Première question, Ce n’est pas tous les étudiants qui vous connaissent alors est-ce vous pourriez nous décrire brièvement qui vous êtes et votre passé professionnel qui est bien garni ?
Yves Lévesque : Effectivement, j’ai une feuille de route assez chargée […] je suis resté un peu partout au travers le Québec et ça m’a permis de développer une facette de vie assez importante. […] Je change d’école, je change de ville, c‘est pas facile comme jeune enfant mais l’héritage que j’ai eu à travers ces changements-là c’est d’être ouvert au changement. D’être capable de me faire des amis rapidement et ça me paye aujourd’hui. Quand on fait de la politique aujourd’hui, on fait affaire avec plusieurs partis politiques et on doit être capable d’avoir cette capacité-là de se faire des alliés dans différent secteurs d’activité et l’autre chose ça […] si on a peur du changement on peut pas améliorer quoique ce soit dans la vie alors surtout en politique le changement fait mal, fait peur et pour moi on doit revoir nos façons de faire de façon régulière et de prendre des décisions qui vont changer les choses et qui vont améliorer les choses. Après ça je suis allé dans le domaine maritime. J’ai étudié à Rimouski pendant 5 ans dans le domaine maritime. J’ai fini avec mon certificat de capitaine côtier et j’ai navigué un peu à travers le Québec, les États-Unis et dans le Grand Nord. Ça aussi c’était une expérience fort intéressante, j’étais sur les pétroliers. J’ai fait pendant plusieurs années et après ça je me suis lancé en affaires et en 1994 j’ai décidé de me lancer en politique parce que je trouvais inconcevable de faire en sorte de voir les gens qui ont une importance dans ma vie de tous les jours et que les gens importants pour mes enfants et mes petits-enfants que les citoyens n’avaient pas confiance aux politiciens et il faut se poser la question. Ce n’est pas normale que des gens qui peuvent influencer mon futur, celui de mes enfants et de mes petits-enfants que nous comme citoyens on n’ait pas confiance en eux. Je me suis posé la question pourquoi et est-ce que l’on peut changer ? Je pense pas malheureusement mais je me suis dit on a pas confiance parce que souvent les gens vont nous dire plein de choses et ils vont nous dire ce que l’on veut entendre et ce que l’on ne veut pas entendre et une fois élus, ils font le contraire ou ils ne font pas ce qu’ils ont dit et moi j’ai pris cet engagement en 1994, si je fais de la politique, j’en fais avec mes valeurs et mes principes. Je vais être authentique, je vais dire la vérité, on va identifier le problème et on va trouver des solutions aux problèmes. De cette façon-là tu restes crédible, ça se peut que les gens t’aiment ou t’aiment pas mais au moins tu y vas pour dire les vrais choses aux gens.
Olivier Leblanc-Beaudry: Justement, […] pourquoi passer cette élection-ci au fédéral alors que vous avez été maire pendant plusieurs années […] et pourquoi passer de la municipale au fédérale qui sont deux paliers de gouvernement très différents ?
Yves Lévesque : Oui, très bonne question. Ça fait 25 ans que je suis en politique municipale et le fédéral ça fait longtemps que j’en parle, depuis 1999 et un jour je vais aller au fédéral mais j’avais pris un engagement. Quand tu prends un engagement vis-à-vis tes enfants, vis-à-vis toi-même c’est important de les respecter. J’ai pris un engagement en 2001 de me présenter pour faire la fusion de la ville de Trois-Rivières. On a un potentiel de développement incroyable et c’est pour ça que j’ai prôné la fusion municipale. Vous savez qu’avant la fusion Trois-Rivières Ouest avait pas besoin de la fusion. Trois-Rivières Ouest était en santé, une ville en croissance, une ville jeune, on avait pris le virage d’éliminer complètement la dette de la ville et les gens étaient contre la fusion même toutes les villes étaient contre la fusion et je me suis dit qu’à titre de maire de Trois-Rivières Ouest c’était quand même assez bizarre, j’allais voir les gens et je leur disais la vérité et je leur disais que si vous me dites que la région va bien je vais être contre la fusion. Mais si Trois-Rivières Ouest va très bien mais que Trois-Rivières et le Cap ne vont pas bien, ça passe par une fusion municipale. […] C’est sûr que la fusion on est la ville la plus perdante dans les six. On a presque plus de dettes, on est en croissance mais la question que l’on doit se poser comme citoyen c’est est-ce que dans la région ça va bien au niveau économique, au niveau culturel, touristique, social et communautaire la réponse elle était évidente c’était non. Alors la seule solution pour s’en sortir c’est la fusion. On a été cité en modèle municipal et j’ai pris cet engagement-là de remettre Trois-Rivières sur les rails au niveau de la croissance de la population parce qu’auparavant on était en décroissance, le tourisme était stagnant, les permis de construction était en décroissance et l’économie allait mal. J’ai pris cet engagement-là de remettre Trois-Rivières sur les rails et ça m’a pris 17 ans […] les étudiants aussi, pourquoi est-ce que les étudiants ne venaient pas étudier à Trois-Rivières ? […] les étudiants appliquaient dans différente université et le dernier choix c’était Trois-Rivières parce qu’il disait après l’école j’ai rien à faire alors nous on a axé sur deux choses dans la fusion municipal : un développement économique diversifié, investir dans des développeurs de la nouvelle économie et en même temps dans la qualité de vie. Comme organisation on doit être capable de dire où est-ce que l’on veut aller. Qu’est-ce que le citoyen présent et surtout futur recherche comme environnement. Vous recherchez un travail mais la nouvelle génération recherche une qualité de vie aussi. C’est pour ça qu’on a investi beaucoup en économie et beaucoup dans les infrastructures culturelles, sportives, événementielles et là on est rendus au point qu’il reste des dossiers à finaliser pour la région entre autres le train à grande fréquence. À titre de maire j’ai défendu ce projet-là de façon assez importante, l’aéroport de Trois-Rivières c’est pas normal que l’on ait pas de vols au niveau de l’aéroport. On a un aéroport qui est plus grand que l’aéroport de Québec. On a investi beaucoup d’argent, on est prêt à avoir des vols de Trois-Rivières. Alors le train à grande fréquence, l’aéroport de Trois-Rivières, continuer le développement du port de Trois-Rivières et des dossiers touristiques entre autres le Sanctuaire, ce sont des dossiers à titre de maire que je pouvais pas régler mais qui étaient importants pour la région. Alors les engagements que j’ai pris comme maire sont réalisés, la ville va mieux maintenant il reste ces dossiers à régler au niveau fédéral. Je vais aller au fédéral pour faire en sorte de régler ces dossiers là et autre chose importante c’est que je trouve inconcevable la façon dont on dépense l’argent au niveau fédéral présentement c’est incroyable, cet argent-là doit être remboursé un jour et c’est pas de l’argent de Monopoly et moi à mon âge c’est pas moi qui va la rembourser ça va être votre génération. On peut pas dépenser cet argent de cette façon comme si cet argent appartenait à d’autres personnes que nous autres.
Augustin Levesque-Mongrain : C’est un enjeu majeur de la campagne électorale la pénurie de main-d’œuvre. On en a beaucoup entendu parler dans les médias. J’aimerais savoir comment un gouvernement conservateur va faire en sorte que les immigrants restent au pays. Vous avez aussi parlé de la lourdeur administrative en ce moment. Comment est-ce que Trois-Rivières peut être une bonne ville pour les immigrants ? Comment allez-vous faire en sorte qu’ils s’installent durablement ici ?
Yves Lévesque : […] On a un rôle à jouer au niveau de l’immigration. Ce que je déplore en ce moment c’est la lourdeur administrative et ça c’est pas juste dans ce domaine-là je pourrais te donner pleins d’exemples. C’est une grosse machine et moi venant du secteur privé et municipal nous on a été capable de mettre en place des façons de faire pour prendre une décision plus rapidement. C’est ça que j’aime du parti conservateur, c’est un parti pragmatique, qui va vraiment rendre notre gouvernement plus efficace dans des secteurs où on a des problèmes et de diminuer la paperasse et de faire confiance aux gens. Présentement le gouvernement du Québec qui gère l’immigration demande certaine autonomie au niveau de l’immigration et nous le parti Conservateur ce que l’on dit c’est qu’à partir qu’il y a un gouvernement dument élu par la population d’une province qui font une demande légitime, qui n’affecte pas les autres provinces, on doit l’accepter. C’est un gouvernement qui est en place et qui font des demandes au niveau fédéral pour améliorer un système entre autres l’immigration et comme gouvernement, on a pas le droit de s’ingérer dans les décisions d’un gouvernement élu par une population qui fonde des demandes légitimes. Là-dessus on a été clair on va respecter ça et de notre côté les autres facettes fédérales, c’est sûr et certain qu’on va mettre en place une performance importante pour faire en sorte que toutes ces embûches-là qui sont ridicules que des gens qui s’en viennent chez nous, qui ont un emploi, […] une entreprise du Québec de Trois-Rivières par exemple qui a fait de la prospection, […] ce candidat répond à mes attentes, je veux l’engager, il ne faut pas que ça prenne six mois. La pénurie de main-d’œuvre ça nous empêche de développer l’économie, on perd des commandes à cause de ça, à cause de la lourdeur administrative. À partir que les gens ont fait l’effort, la prospection, qu’ils ont identifié un candidat, on doit avoir un système qui va répondre rapidement pour faire en sorte d’amener cette personne-là au Québec.
L’autre chose, comment est-ce que l’on fait pour les garder c’est un peu le rôle municipal. Ce que l’on a fait à Trois-Rivières c’est que l’on est ouvert à toutes les cultures et c’est de faire en sorte de développer une bonne qualité de vie à Trois-Rivières. Les gens une fois qu’ils sont à Trois-Rivières on le voit, les gens qui viennent au cégep et à l’université, ils découvrent la ville, ils aiment la ville parce que l’on leur offre une qualité de vie. La ville doit mettre aussi l’emphase sur qu’est-ce que le citoyen recherche. On veut un citoyen qui vienne travailler chez nous mais s’il ne se retrouve pas dans son milieu, dans ce qu’il recherche comme individu et pour sa famille, il va repartir. […] S’il a un emploi, c’est sûr que les chances de le garder chez nous sont là et aussi je l’ai toujours dit comme maire, l’immigration ce ne sont pas des Québécois ce sont des gens de l’extérieur et ils ont leur culture eux. Il faut respecter cette culture-là sans perdre la nôtre et on s’enrichit mutuellement à connaître la culture d’un autre pays alors c’est comme une municipalité, c’est d’encourager ces gens-là à mettre en place des évènements culturels pour qu’ils peuvent s’identifier dans notre Québec qui est vraiment une terre d’accueil extraordinaire.
Olivier Leblanc-Beaudry : Au niveau des immigrants, quand vous parliez de respecter la souveraineté de l’Assemblée nationale du Québec, est-ce que vous comptez mettre de la pression sur le parti Conservateur voire sur la Chambre des Communes pour respecter le projet de loi 21 sur la laïcité ?
Yves Lévesque : Oui, on est le seul parti qui peut prendre le pouvoir. Le Bloc Québécois dit la même chose que nous mais ils ne pourront pas prendre le pouvoir. Ils vont être minoritaire alors c’est sûr qu’ils peuvent parler, ils peuvent revendiquer, ils peuvent influencer. Tandis que le parti Conservateur c’est un parti qui risque de prendre le pouvoir. […] Le fédéral c’est le gardien du Canada tout en respectant les demandes des provinces c’est-à-dire que s’il y a une demande d’une province et on parle de trois choses ; l’immigration, c’est une demande que le Québec fait. La loi 21 c’est sur la laïcité, on parle aussi du rapport d’impôt unique. Alors présentement il y a trois demandes sur la table qui sont demandées par un gouvernement dûment élu par la population. Le rapport d’impôt unique c’est unanime à l’Assemblée Nationale, la loi 21 c’est 70% des députés qui sont en faveur et qui sont des gens élus par nous. À partir du moment où peu importe les demandes, […] toutes les demandes faites par un gouvernement dûment élu dans une province qui ne nuit pas à une autre province, on les accepte. C’est ça respecter la démocratie, les choix d’une population.
Augustin Levesque-Mongrain : On a parlé de tous pleins de sujets, j’aimerais aborder celui de l’environnement. C’est un point très important pour les jeunes à Trois-Rivières, vous avez sûrement pu le constater le 27 septembre, il y a eu beaucoup de jeunes dans la rue qui ont manifesté […] qu’est-ce que les conservateurs et vous M. Lévesque allez apporter à la cause environnementale ?
Yves Lévesque : Moi là-dedans ce que je dis c’est qu’on est pragmatique. Je regarde au cégep, quand j’étais maire, il y avait un problème de stationnement. Ce n’étaient pas les véhicules des citoyens mais ceux des étudiants. L’université la même chose. On a ouvert le parc de l’Exposition pour les automobiles. […] La question qu’il faut se poser c’est est-ce qu’il y a un problème. La réponse est oui. Pas un problème seulement au Québec, un problème mondiale. C’est un enjeu mondial, qui crée les GES, ce n’est pas le gouvernement, c’est chacun d’entre nous avec notre mode de vie, notre consommation. […] Il y a des systèmes de transport en commun mis en place que les gens utilisent pas. […] On commande sur Amazon, les jeunes commandent tous sur Amazon. Pourquoi ? Parce que c’est moins cher. Ça cause des GES, une boîte avec un bateau, livrée chez nous en camion, on ouvre la boîte et il y a suremballage. Quand on dit le problème de l’environnement c’est le suremballage, c’est le recyclage, c’est notre consommation individuelle. L’achat des véhicules qui augmente continuellement. […] il y a une conscience sociale à prendre, on peut pas tenir un discours pour l’environnement et après ça faire le contraire. […] Alors autant la population on dit oui il y a un problème, maintenant de quelle façon on l’adresse ? C’est un problème de société mondiale et chacun d’entre nous on doit s’organiser pour se regarder dans le miroir et de là, il y a un geste à conscientiser, à sensibiliser la population sur des gestes que l’on peut poser individuellement et qui vont améliorer l’environnement au niveau mondiale et qui ne coûteront absolument rien. […] Nous comme gouvernement on a un rôle à jouer qu’on va jouer au parti conservateur de manière pragmatique, de manière logique. […] Il faut prioriser nos interventions pour améliorer l’environnement. Ça c’est la première chose.
Le recyclage, c’est pas normal qu’en 2019 on ne soit pas capable de recycler 100% de notre matière recyclable. On doit être capable de le faire, on doit mettre l’emphase sur les recherches sur l’innovation pour faire en sorte qu’on soit capable de recycler 100% de notre matière recyclable. On fait du recyclage, on l’exporte et on dit que l’on fait du recyclage. Il est contaminé notre recyclage et on envoie ça dans des pays sous-développés, on leur envoie nos déchets. Je pense qu’il faut régler ce problème-là au départ. Il faut continuer de mettre l’emphase sur le transport en commun. Il y en a déjà présentement mais les gens ne le prennent pas. Alors il faut l’améliorer. Le TGF c’est exactement ça, le TGF c’est un mode de transport rapide et efficace en deux ou trois points majeurs pour faire en sorte d’inciter les gens à utiliser le transport en commun.
Le suremballage la même chose. Première chose, sensibiliser les citoyens sur les gestes qui peuvent poser individuellement qui n’auront aucun coût pour améliorer l’environnement. Comme gouvernement c’est d’investir dans des grandes infrastructures, régler les déversements eaux usées, le recyclage mais aussi les subventions pour les voitures électriques et le transport en commun et l’autre enjeu majeur qui est important, l’environnement c’est pas juste au Canada, c’est mondial. Si nous on se met des normes plus sévères et que les autres le font pas, on est une goutte d’eau dans l’océan. Faut faire ce que l’on a à faire mais aussi il faut avoir un leader qui peut influencer les pays industrialisés qui veulent améliorer les normes environnementales.
Olivier Leblanc-Beaudry : Justement au niveau internationale, si on se réfère avec M. Trudeau, M. Harper s’est retiré du protocole de Kyoto. Évidemment nous les jeunes quand on apprend ça à l’école ou en se renseignant sur la politique et bien c’est sûr que les conservateurs ont des airs anti-environnementalistes. C’est sûr qu’en se retirant du protocole international sur le climat ça l’aide pas votre image. Qu’avez-vous à répondre ?
Yves Lévesque : D’autres temps d’autres mœurs, je tiens à dire qu’une fois là-dedans que tu reviens encore sur le principe que le gouvernement c’est pas lui qui cause les GES, c’est le citoyen qui le cause. […] Regarder la taxe sur le carbone qu’ils veulent faire. Avez-vous déjà vu quelqu’un qui veut mettre une taxe et ça ne va rien coûter. On va taxer et ça va rien coûter. […] Il y a rien de plus épeurant quand un gouvernement dit je vais vous taxer mais ça va rien coûter. Ce sont des milliards qui sont rentrés alors moi quand un gouvernement va taxer et ça va rien coûter, j’ai peur. Nous ce que l’on dit c’est que ce n’est pas avec des taxes qu’on va régler le problème parce que l’on a jamais régler le problème. Nous ce que l’on dit c’est qu’on va régler les problèmes des eaux usées, investir dans les nouvelles technologies, […] encourager les entreprises qui vont améliorer les GES. Présentement les libéraux donnent des milliards aux pétrolières, nous ce que l’on dit c’est que l’argent que l’on donne on va recentrer nos interventions en fonction d’entreprises qui vont améliorer par l’innovation la qualité de l’air. Ce sont des gestes concrets c’est juste de rependre l’argent et l’orienter vers des objectifs communs de baisser les GES au Québec mais l’enjeu majeur c’est pas nous, c’est le Canada, c’est le monde entier.
Augustin Levesque-Mongrain : Vous avez parlé d’investir dans des nouvelles technologies. Votre chef M. Scheer a parlé d’un corridor énergétique. Ça inclut des pipelines, le Québec a dit non, ça inclut aussi le pétrole albertin qui est très polluant pour la planète. Comment est-ce que vous et les conservateurs allez faire en sorte de passer ce projet.
Yves Lévesque : Premièrement, on va négocier avec les autochtones et les provinces. Le corridor énergétique c’est l’hydroélectricité et le pétrole. On sait que ça prend une transition. […] est-ce qu’il y a un parti qui est capable de vous dire que aujourd’hui on a plus besoin de pétrole. Si on dit qu’on a plus besoin de pétrole ça veut dire que l’on a plus besoin d’automobiles alors on aura pas d’oléoducs. Présentement on a encore besoin de pétrole pourquoi ? Parce que le parc automobile augmente continuellement. […] La question que l’on doit se poser c’est est-ce que l’on a encore besoin du pétrole, la réponse est oui. Est-ce qu’il va y avoir une transition la réponse est oui. Quand il va y avoir une transition c’est l’hydroélectricité qui va prendre la place du pétrole. Là c’est notre force au Québec de là le corridor énergétique qui dit quand la transition va se faire graduellement et on va prendre notre ressource naturelle qui est propre soit l’hydroélectricité et on va pouvoir l’exporter d’Est en Ouest chez nous. On va s’autosuffire en hydroélectricité provenant du Québec et c’est nous qui allons payer la péréquation ailleurs mais pour l’instant, on a encore besoin du pétrole. Ça veut dire qu’il faut en importer. Présentement, 40% du pétrole juste pour le Québec vient des États-Unis ça veut dire que l’on ne veut pas d’oléoducs on aime mieux prendre le pétrole des États-Unis, encourager leur économie et le faire transporter par bateau, train, camion. Le train et le bateau amènent beaucoup de GES […] le pétrole est sale partout, et le pétrole est sale parce qu’on le brûle.
Augustin Levesque-Mongrain : Il est beaucoup plus sale en Alberta dû au mode de production qui prend énormément d’eau.
Yves Lévesque : En Iran, en Arabie Saoudite du pétrole ça reste du pétrole et en plus la différence c’est qu’on transporte par oléoducs il y a aucun GES, transport et c’est le système le plus sécuritaire. […] on en a encore besoin pour les 50 prochaines années selon moi. […] on a besoin du pétrole ? On a deux choix. On l’importe et on cause un impact au niveau des GES et c’est dangereux […] imagine-toi ce qui passe dans un tuyau en l’espace d’une minute. C’est un gros bateau, une minute. Imagine-toi les bateaux, les trains, les wagons, il n’y a plus de GES causés par ceux-ci. Dans le corridor, quand on va faire la transition comme citoyen on va basculer de la voiture au carbure à la voiture électrique, c’est notre hydroélectricité que l’on va exporter.
Olivier Leblanc-Beaudry : Seriez-vous prêt à voter si un vote à la Chambre des Communes en faveur du corridor énergétique nonobstant que l’Assemblée Nationale reste contre le projet ?
Yves Lévesque : On a dit qu’on va négocier. Négocier veut dire que tout se négocie alors dire aux gens que l’on a encore besoin du pétrole et que c’est une entente gagnante-gagnante. Si ce n’est pas gagnant il y en aura pas.
Augustin Levesque-Mongrain : En terminant M. Lévesque, qu’est-ce que les étudiants du Cégep de Trois-Rivières gagnent à vous élire.
Yves Lévesque : Je pense que les gens m’ont connu comme maire de Trois-Rivières pendant 25 ans en politique municipale et c’est ma 9e campagne électorale. Je me suis fait un devoir de faire ce que je dis et de défendre les intérêts de notre municipalité et de notre région au départ et je pense que mon passé prouve que ce que je dis je le fais et j’ai toujours travaillé fort pour Trois-Rivières et faire rayonner Trois-Rivières et je vais être un grand défenseur des projets locaux au niveau du Canada dans un gouvernement fédérale.[…] Moi j’en suis pas un gars comme on dit avec des œillères, je suis ouvert au changement. […] ce que l’on vous dit est bon mais si demain matin il y a d’autres choses qui sont meilleures, moi je suis le premier à dire on va vers le meilleur. Le changement, c’est pas un changement pour le pire, c’est pour être mieux. Quand on élit quelqu’un et qu’il est dans une boîte, qu’il dit moi je vais faire ça. […] il faut être ouvert aux changements et les choses changent, la vie change rapidement et comme gouvernement on doit avoir l’obligation de s’adapter rapidement aux changements. Alors ce que l’on fait comme règlement aujourd’hui ça veut pas dire que c’est bon demain matin. il faut être capable de s’adapter aux changements et ça c’est ma marque, ma force. […] Pensez-vous que les 338 candidats conservateurs on est contre l’environnement ? On est pas des robots nous, moi je suis un père de famille et j’ai des enfants, des petits-enfants. On est juste pragmatiques. On essaie de dire la vérité aux gens. Les véhicules vous en avez encore et c’est vous qui les achetez alors si vous voulez que l’on prenne un virage drastique pour l’environnement on va le prendre, on va adopter des lois, plus d’achats d’automobiles, plus de téléphones cellulaire, plus d’Amazon, c’est ça la réalité. […] vous voulez que l’on vous maternise comme gouvernement ? Vous dites que l’environnement c’est important ? On est d’accord […] de quelle façon on va atteindre l’objectif en respectant chacun des indus et en faisant en sorte de pas affecter votre qualité de vie. Le nerf de la guerre c’est de l’argent. L’exemple que je donne c’est l’achat local. Pourquoi les gens n’achètent pas local ? On achète local, on vient de baisser le GES, parce que vous regardez votre portefeuille […] Elle coûte 2$ et elle est fait en Mauricie. L’autre coûte 1$ et est fait aux États-Unis. On devrait acheter la canette à 2$. On peut pas juste dire je suis pour l’environnement et pas acheter local. […] C’est la capacité de payer, c’est de là que comme gouvernement comment on va faire pour atteindre l’objectif tout en maintenant une qualité de vie. On peut atteindre l’objectif rapidement mais demain matin, c’est pas l’environnement qui va nous tuer, c’est la guerre civile. C’est ce qui arrive en France avec les gilets jaunes, on parle juste de l’augmentation du prix du pétrole mais ils n’ont jusque-là des taxes. À un moment donné oui, mais il y a une limite alors il faut y aller de façon pragmatique, de façon intelligente et c’est là que l’on veut aller, d’accord nous notre chemin y va de façon pragmatique et de façon logique. Vous voulez y aller rapidement ? Pas de problème on va mettre des règlements et ça va être compliqué.