Par Augustin Levesque-Mongrain
En ce 22 octobre 2019, lendemain des élections, certains se sont levés ce matin avec un goût amer dans la bouche et d’autres sont agréablement surpris du sort que leur a réservé l’électorat canadien.
Pas de changement de gouvernement à Ottawa, les libéraux de Justin Trudeau se sont fait réélire selon les pronostics de campagne; en tant que gouvernement minoritaire. Cependant, cela vient considérablement altérer le jeu politique de la Chambre des Communes et voici pourquoi.
Le PLC devra faire des compromis pour faire avancer ses projets et ses promesses faites aux Canadiens et Canadiennes lors de la campagne électorale. Pour cela, il aura besoin de l’appui de d’autres partis politiques puisqu’il est minoritaire (157 sièges/170 sièges). En effet, le PLC avait besoin de 170 sièges pour une majorité, mais n’en a obtenu que 157. Donc, une ou plusieurs formations politiques vont avoir ce que l’on appelle communément « la balance du pouvoir ».
Qui détient la balance du pouvoir ?
Deux partis sont bien positionnés pour cette fameuse balance du pouvoir. Le NPD et le Bloc Québécois qui ont respectivement 24 et 32 députés. Ils peuvent additionner leur force avec celle du gouvernement en place afin d’obtenir une majorité lors d’un vote. Cependant, cela a un prix politique. Les formations distinctes de la Chambre des Communes devront travailler ensemble afin d’accommoder leurs visions politiques pour ainsi parvenir à un accord sur un ou plusieurs projets de loi. À noter qu’il peut y avoir alliance à long terme pour former un gouvernement majoritaire entre deux partis ou plus et une alliance sur simplement quelques projets de loi. Tout dépend de ce que les partis choisissent de faire.
D’une part, le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet a fermé la porte à toute alliance politique pour former un gouvernement. Le nouveau député de Beloeil-Chambly du BQ dit vouloir mettre les intérêts du Québec en avant-plan et non faire partie d’un gouvernement. Jagmeet Singh, chef du NDP, n’a pas complètement fermé la porte à une alliance politique avec les troupes de Justin Trudeau, mais encore une fois, pas à n’importe quelles conditions.
Dans Trois-Rivières…
Une des circonscriptions québécoises qui étaient à surveiller lors de cette soirée, c’était la nôtre, et avec raison. Tout au long de la soirée électorale, la bloquiste Louise Charbonneau a été en avance devant des adversaires politiques de qualité notamment le candidat vedette du PCC et ex-maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, Mme Renaud-Martin du PLC et le député sortant M. Aubin du NPD. Elle s’en est bien sortie. Elle a creusé son avance et a été déclarée élue avec un peu plus de 1500 voix de majorité au détriment du député sortant néo-démocrate qui a fini à la quatrième place.
Ce fut une dure soirée pour lui ainsi que sa voisine néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau qui a vu le président du Bloc Québécois Yves Perron lui ravir sa circonscription. La vague bleue poudre a fait bien des ravages dans le camp du NPD, eux qui commençaient la soirée à 15 comtés au Québec et qui finissent par un seul, celui du chef adjoint Alexandre Boulerice.
Les prochaines semaines seront hautes en couleur à Ottawa, entre un gouvernement minoritaire libéral qui va vouloir asseoir confortablement son administration sur des bases solides afin de ne pas retourner en élections tout de suite et des adversaires coriaces comme les conservateurs, le bloc et le NPD, la joute politique sera très intéressante à Ottawa.