Par Simon Tanguay
Pour ceux qui suivent la Page de La Gifle sur Facebook, vous avez sans doute vu passer l’affiche qui faisait la promotion de l’Islamophobie trouvée au Terminus Fusey. En soit, c’est un évènement rare à voir à Trois-Rivières, Or c’est un phénomène grandissant au Québec. Depuis quelques années, il semble que les mouvements de haines raciale ainsi que d’homophobie prennent du courage et ne craignent plus de s’exposer au public, si bien qu’il est maintenant coutume de regarder les commentaires des publications Facebook de TVA Nouvelles et d’être assailli de propos qui il y a quelques années auraient été inacceptables.
Avec l’annonce de François Legault qui tout récemment disait que « L’islamophobie n’existe pas au Québec », il devient de plus en plus inquiétant de voir des groupes de haine comme la Meute ou Storm Alliance prendre la parole sur la tribune publique, allant même jusqu’à menacer des candidats de Québec Solidaire aux dernières élections.
La question vient donc naturellement à l’esprit, où va s’arrêter la limite de notre tolérance? Plus précisément, où notre liberté d’expression s’arrête-t-elle? La réponse la plus naturelle serait « où celle des autres commence », mais souvent la liberté d’expression est le premier argument que ces mêmes groupes haineux utilisent pour justifier leurs actes. Il faut alors se tourner vers Karl Popper, un philosophe du monde suivant la Seconde Guerre Mondiale pour obtenir une réponse alternative : Tout société qui se veut tolérante ne doit pas tolérer l’intolérance. Cette conclusion semble juste si on prend son point de vue : après tout, c’est en tolérant l’antisémitisme et le mouvement hitlérien que les mouvements tolérants de l’Allemagne ont disparu. Rappelons-nous aussi que les crimes haineux ont drastiquement augmenté au Canada dans les dernières années, la Mosquée de Québec n’étant qu’un exemple de ce phénomène.
Il y a donc un véritable mouvement de terrorisme domestique motivé par la haine raciale qui se forme au Québec, or dans notre monde post-2001, nous préférons faire l’autruche sur un véritable problème en s’enfermant avec l’illusion que ce n’est pas majeur, et qu’il est facilement réglable.
En lisant les commentaires sur la page de TVA et en écoutant notre premier Ministre, cela ne peut sembler que comme des mots. Mais c’est en voyant la Meute et Storm Alliance que ces mots prennent forme. Et il faut agir avant que ces mouvements se mettent à causer du mal aux communautés qu’ils ciblent.
Le racisme et la haine n’ont plus leur place en 2019, et quand nos dirigeants ne semblent plus porter attention à ce qui pour tous est un problème qui saute aux yeux, vers qui nous tournerons nous?