Par Augustin Lévesque-Mongrain
Ma tête tourne, je ne discerne plus que le blanc éclatant des sarraus, puis tout vire au noir.
Avec un léger sursaut, je me réveille, la tête pleine d’angoisse. Mon premier réflexe est de regarder à côté de mon lit. Heureusement, je n’y vois personne. Pas l’ombre d’un être vivant dans les parages. Je décide de me lever d’un trait afin d’aller voir à la porte si quelqu’un rôde près de ma chambre. Dès que j’essaie de lever mon bras, celui-ci est violement rabattu vers mon lit. Avec un petit cri de douleur, je comprends que je suis enchaîné à mon lit. J’essaie de me déprendre des sangles qui me rattachent à mon lit d’hôpital, mais c’est sans succès. Bien entendu, ce n’est que dans les films que cette technique fonctionne. Voyant que je suis livré à mon destin et qu’aucun objet à ma proximité ne peut m’aider à me sortir de ce merdier, je tire sur la sangle de gauche de toutes mes forces en espérant qu’elle cède. Je retire mes mots, il n’y a pas que dans les films que cette technique marche. Après avoir enlevé la sangle de cuir de mon poignet gauche, je me libère de ce lit. Lentement, je me dirige vers la porte de ma chambre.
De manière subtile, je jette un léger regard dehors. Personne à l’horizon. Sur la pointe des pieds, je m’élance vers l’escalier qui est à quelques mètres de moi. Marchant d’un pas rapide, je me heurte à des portes fermées, 902, 901, 900. Descendant des escaliers en marbre blanc, les chiffres des étages diminuent au fil de ma descente. Arrivé au 4e, les escaliers sont condamnés par une pile de déchet malodorante et du vieux mobilier de bureaux. Fuyant l’odeur nauséabonde, je pousse la porte du 4e étage. Cette descente herculéenne m’a anéanti les genoux, mon âge ne me permet plus de faire autant d’effort physique, mais je me sens poussé par un ardent désir de fuir cet endroit qui m’effraie au plus haut point. Les chambres sont désormais numérotées à partir du chiffre quatre. Je passe discrètement devant la chambre 416, 415, 414 etc. il n’y a que la chambre 406 qui est ouverte. La pièce est semblable à mon ancienne chambre à l’exception qu’il n’y a pas de lit. Intrigué par cela, je pénètre dans la chambre. Mon regard balaie la pièce peinte en beige de gauche à droite. Cette pièce est insignifiante, me dis-je à moi-même. Après quelques secondes à scruter l’ampleur du vide de cette pièce, je me tourne vers la sortie. La porte est fermée. Sans vraiment savoir pourquoi, la porte est barrée et, à cet instant, une goutte de sueur coule sur mon front. Une voix d’outre-tombe s’écria : Déjà pressé de partir Malcom ?
À suivre