Dans le Lorax (2012), le Gash-Pilleur détruit l’ensemble des forêts pour permettre la construction de ses usines. Cette destruction massive mène, inévitablement, vers un monde dystopique sans arbres, où tout est gris hors des grandes villes. Les actions du Gash-Pilleur ne sont pas réalistes, mais, pourtant, font bizarrement penser à une situation qui prend place actuellement au Québec.
Thneedville dans la vraie vie?
Depuis 2017, une loi mise en place par le gouvernement Couillard oblige les grandes entreprises à payer une compensation monétaire chaque fois qu’un milieu humide est détruit. Depuis 2017, 173 millions de dollars ont été amassés, argent supposé être utilisé dans la régénération des milieux humides détruits.
C’est un montant énorme, très conséquent, mais, pourtant, seulement 1,7 millions CAD ont réellement été mis dans des projets visant la restauration de la faune et de la flore des milieux touchés. Le montant restant, pour sa part, traîne dans le portefeuille du fond de compensation.
Ça veut dire qu’actuellement, avec un plan d’action efficace, environ 171 millions de dollars supplémentaires pourraient être investis dans la protection et la restauration de l’environnement. C’est énorme et disponible dès maintenant. Pourtant, le gouvernement reste passif et les démarches, afin de toucher une partie de la somme en tant qu’entreprise particulière, sont beaucoup trop lentes et complexes.
Pendant ce temps-là, les grosses entreprises détruisent à coup de dizaines de milliers de mètres carrés par année. Pour elles, quelques millions à débourser, ce n’est qu’une poignée de change : elles payent sans broncher et c’est ça qui est ça. Le pire, c’est que certains contributeurs au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique sont directement affiliés au gouvernement, des gros noms comme, par exemple, le Ministère des transports.
C’est ironique, et assez triste.
Les milieux humides sont essentiels : c’est là que notre eau se purifie et c’est l’environnement de vie d’une partie conséquente de notre faune et de notre flore. Ce sont également ces milieux qui permettent la rétention de l’eau lors de phénomènes météorologiques, empêchant ainsi inondations et érosion des terrains. Même si, rapidement, on dirait juste des petits lacs au bord des autoroutes, l’écosystème québécois dépend d’eux.
Et même si on dépend aussi des grandes entreprises, il serait ridicule d’oublier l’importance de l’électricité ou des routes. Le Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique est justement là pour qu’on puisse en profiter, sans s’en vouloir d’effacer des zones complètes de marais
au même moment. La faute n’est pas sur nous, consommateurs, ni sur les entreprises qui suivent les directives. Elle est sur les dirigeants qui ne semblent pas réellement vouloir mettre en action le plan original.
Depuis 2017, on a seulement réellement régénéré 3,8 km carrés. On dirait une blague.
Le ministère de l’environnement dit vouloir faire le point en 2027, 10 ans après . Une longueur inutile semblant marquer, encore une fois, l’inaction du gouvernement. Les pièces sont présentes, les mesures et les lois semblent déjà mises en place et pourtant, y’a rien qui se passe. Il ne faut pas laisser le Gash-Pilleur détruire nos milieux humides, pensez aux petites grenouilles et faites un Lorax de vous mêmes!