L’angoisse de ne pas avoir de réelle prise sur la vie et que celle-ci nous échappe est très répandue. Malgré les efforts pour se diriger vers l’accomplissement de l’existence épanouie, tenter d’atteindre ses rêves peut sembler de la folie pour certains. Pour remédier à cet inconfort généralisé, il s’agit de se donner les moyens de mener la vie que l’on souhaite, et c’est dans cette optique que l’organisation de la société s’est modifiée au fil du temps par l’entremise de luttes entre les classes sociales qui cherchaient simplement à se développer à la hauteur de leur potentiel. Le partage des richesses se démocratise tranquillement avec la mondialisation du capitalisme, où il est maintenant possible aux individus d’amasser du capital afin de réaliser leurs objectifs. Ce changement de paradigme vers l’individualisme octroie une valeur absolue à l’individu, les stagnations dans une situation sociale prédéterminée sont donc éradiquées, à condition que l’individu prenne conscience de sa situation particulière et effectue le travail nécessaire pour se rendre à son accomplissement.
L’impression de ne pas avoir d’options pour cheminer est due en grande partie à l’espoir de vivre la réalité que l’on se fait d’une autre personne. Cette comparaison entre deux situations ne devrait pas avoir lieu, étant donné que chacun a une expérience unique, la seule progression envisageable se conçoit à partir de notre situation présente. Ceux qui ne comprennent pas l’étendue de leurs pouvoirs dans un tel système sont généralement figés dans une situation plus ou moins précaire, où leurs ambitions limitées dépendent de causes extérieures, souvent jugées essentielles. Une rigidité dans leur perception de la réalité les force à attendre une forme de révolution où les fondements de la société seront redéfinis pour changer leur condition. Cependant, dans un monde individualiste où chacun est maître de son sort (en excluant évidemment les relations d’abus portant préjudice à la liberté d’action), les mouvements de masses sont atténués par l’isolement des individus dans leur réalité subjective, une révolution du système social est donc inespérée, étant donné que celui-ci permet une liberté totale en fonction de la vie que l’on mène.
Auteur : Ludovic Lemay