Qui dit réduction dit amélioration

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Par Vincent Rabouin 
Face à des tensions qui durent depuis déjà trop longtemps, le gouvernement Legault a mis de l’avant l’idée qu’il faudrait réduire le nombre d’immigrants acceptés au Québec d’environ 20%, soit près de 10 000 par an.
Depuis plusieurs décennies déjà, le Canada se dirige vers une pensée de plus en plus axée sur le multiculturalisme. Cependant, devant ces changements, les Québécois, peuple très distinct du reste du Canada, ne vivent pas cette réalité de la même façon, ce qui crée de nombreux différends. Ainsi, le débat sur la réduction de l’immigration, soulevé par M. Legault, est d’une importance capitale puisqu’il relève clairement d’un malaise ressenti au sein de notre société.
Avant toute chose, il est important de savoir qu’il n’est pas question d’être contre l’immigration, bien au contraire ! Le multiculturalisme a pour effet d’apporter des nouveautés culturelles qui, elles, permettent à notre identité d’évoluer et de devenir de plus en plus riche. Cependant, tout au long de sa campagne, M. Legault a su évoquer un point qui représente bien la vision d’un système d’immigration responsable et moderne en mentionnant : «En prendre moins, mais en prendre soin.»
En premier lieu, lorsque des gens viennent s’installer au Québec, un autre endroit dans le monde se voit privé de cette main d’œuvre qualifiée. Ainsi, à cause de cette pratique, les conditions de certains pays en développement deviennent de plus en plus difficiles. Par conséquent, la réduction serait une décision éthique puisqu’elle réduirait les impacts négatifs qu’a cette pratique sur les pays sous-développés, endroit d’où viennent près de 60% de nos nouveaux arrivants.
En second lieu, au Québec, le taux de rétention est extrêmement élevé, soit d’environ 80%. En d’autres termes, près de 20% de nos immigrants, pour qui les Québécois ont payé des frais, décident de s’en aller puisqu’ils jugent plus avantageux d’aller vivre ailleurs. Il est donc nécessaire d’accueillir moins d’immigrants afin de pouvoir investir plus d’argent et de temps dans l’amélioration de leur qualité de vie en vue qu’ils restent au Québec.
En troisième lieu, beaucoup de gens sont sceptiques lorsqu’on parle de l’immigration, de peur que la langue française soit perdue. Cependant, le problème n’est pas dans l’arrivée d’immigrants, mais plutôt dans l’enseignement de la langue, comme le mentionne la vérificatrice générale lorsqu’elle dit : «La francisation des immigrants au Québec est un échec». C’est donc pour cela qu’il serait bien plus pertinent d’accueillir moins d’immigrants, puisque cela nous permettrait d’avoir les fonds suffisants pour améliorer les programmes d’enseignement et, donc, de pouvoir transmettre plus facilement la culture et l’identité québécoises aux immigrants afin qu’ils aient plus de facilité à s’intégrer.
Malheureusement, lorsqu’il est question de ce débat, nombreux sont ceux qui interprètent mal le message de M. Legault, en tenant des propos tels que : «Accepter des immigrants dans le besoin est un acte humain puisque cela permettrait d’augmenter leur qualité de vie, tout en faisait acte d’altruisme.» Il est vrai qu’il est important d’accepter des immigrants afin de pouvoir leur donner une seconde chance. Cependant, là n’est pas le point. Diminuer le nombre d’immigrants ne veut pas dire ne plus en accepter. Au contraire, l’idée dans la réduction est d’éviter que ces derniers soient trop nombreux, et donc, d’éviter qu’on ne puisse pas leur offrir de bons services. En d’autres termes, à quoi bon en accueillir autant si près de 20% d’entre eux sont obligés de quitter le Québec parce qu’ils jugent ne pas avoir une assez bonne qualité de vie ?
Somme toute, il est primordial de d’abord adapter nos institutions et services à l’accueil et à l’intégration des immigrants jusqu’à être en mesure de leur offrir une qualité de vie à la hauteur de leurs attentes et, seulement ensuite, nous pourrons atteindre un seuil actuel sans subir les départs et les inconvénients dont il est présentement question.

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